La Boulangerie Niemand est une institution à Kamouraska. À deux pas, le Café-Bistro Côté Est, qui en est à son troisième été, est vite devenu un incontournable gourmand dans la région. Rencontre avec Perle Morency, jeune femme dynamique et passionnée, fille de la boulangère, et fondatrice avec son conjoint du Café Bistro Côté Est.
Julie: L’histoire de votre famille dans la vie gourmande de Kamouraska a débuté avec la boulangerie Niemand.
Perle: Tout a commencé il y a 20 ans quand Jochen, un boulanger-meunier allemand de troisième génération, est tombé en amour avec la région… et avec ma mère Denise Pelletier, une artiste-peintre d’ici. Ensemble, ils ont rénové une maison victorienne face à l’église et ils y ont ouvert la boulangerie.
Julie: De quelle façon la tradition boulangère allemande influence-t-elle les produits?
Perle: On a des pains blancs (faits avec la farine québécoise de La Milanaise), mais c’est à travers les pains de blé intégral, de seigle et d’épeautre qu’on sent davantage l’influence allemande, et le goût du Kamouraska! Ce sont des pains au levain fabriqués selon une technique de panification allemande, où la pâte est beaucoup plus liquide, et pour lesquels on utilise les grains biologiques de la Ferme Le Raku, à côté d’ici à Saint-Germain-de-Kamouraska. Ces grains sont moulus sur pierre chaque jour à la boulangerie. Les pains obtenus sont uniques, grâce à nos méthodes et à ces grains produits à quelques kilomètres d’ici. Côté viennoiseries, on fait les classiques (croissant, chocolatine…), d’autres d’inspiration allemande (comme le strietzelns), et d’autres encore inspirées des fruits régionaux (comme la corne d’abondance au cassis disponible en ce moment). Toutes les viennoiseries sont glacées au beurre d’érable pur.
Julie: À entendre ces descriptions, on comprend pourquoi la boulangerie ne dérougit pas!
Perle: … et pourquoi ma mère ne peut pas partir en voyage sans apporter son propre pain intégral multigrains!
Julie: En plus d’être impliquée à la boulangerie, vous avez ouvert, dans le bâtiment voisin, un café-bistro du terroir.
Perle: Exactement. Avec mon conjoint Kim Côté, nous avons fondé le café-bistro Côté Est dans la même philosophie qu’à la boulangerie, en travaillant au maximum en circuit court avec les producteurs inspirants de la région: ils sont à 90% à moins de 20 km du bistro!
Julie: Quelles sont les spécialités chez Côté Est?
Perle: On fait de la cuisine de marché créative variant au rythme des saisons et inspirée de la région. L’ambiance est conviviale, on raconte les histoires de nos produits, des gens qui les font, on parle par exemple de Patrice de la Société des plantes, de Samuel de Fou du Cochon, etc. On sert des produits particuliers comme l’anguille, le faisan et le phoque. Le phoque, c’est notre petite distorsion au «très régional» pour une bonne cause: contribuer à la valorisation et au rayonnement de cette viande d’avenir et des pêcheurs madelinots. Cette année, nous avons été accrédités Fourchette Bleue pour valoriser cette espèce. Les gens peuvent entre autres goûter le phoque en brochettes sur le gril ou en burger.
Julie: Vous accueillez les gourmands du matin au soir?
Perle: Oui! Nos cuisines sont ouvertes midi et soir. On ne sert pas le déjeuner, mais les gens peuvent s’acheter des pâtisseries à la boulangerie et traverser les manger ici avec nos cafés. Toute la clientèle de touristes et de locaux qu’on a bâtie avec les années, c’est un vase communicant entre la boulangerie et le bistro.
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